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Retour 06 Décembre 2021

Maëva, la liberté des hauteurs

Maëva PARENT, 35 ans, installée à son compte depuis quatre ans à SCAËR, dans le Finistère, est une des rares femmes à exercer le métier de couvreur.

Et pourtant, ses études supérieures de dessinatrice projeteuse ne la prédestinaient pas à « grimper sur les toits ». Mais pour cette ancienne sportive de haut-niveau en planche à voile et championne de France de funboard, rester enfermée dans un bureau toute la journée n’était pas envisageable. « J’aime le plein air, la nature, le sport… et la hauteur ». Elle entame donc sa reconversion en 2011, pour « un métier passion qui s’est imposé comme une évidence ». Diplômée de la très réputée École supérieure de couverture d’Angers en 2015, elle se souvient : « Il a fallu prouver que je pouvais faire la même chose qu’un homme. Ça s’est fait au fur et à mesure. "Vous n’avez pas le vertige ?" me demandaient certains clients. Maintenant c’est plutôt l’inverse, on m’appelle parce que je suis une femme et que l'on m’imagine plus soigneuse. Les mentalités ont complètement évolué. » Son parcours attire l’attention des médias, que ce soit la presse ou la télévision. Son savoir-faire est largement reconnu par ses pairs, ce qui, en plus d’être une femme dans un milieu d’hommes, lui apporte une certaine notoriété. Elle a même été désignée pour intégrer le jury des meilleurs ouvriers de France, et a tout récemment remporté le concours « Les Pros ont du Talent » dans la catégorie reconversion. Son entreprise emploie maintenant sept salariés, dont deux femmes (une secrétaire et une apprentie qui prépare un Brevet Professionnel). Cette cheffe d’entreprise accomplie est aussi administratrice de la COPAB depuis deux ans, et vice-présidente depuis juin dernier. « Quand je me suis mise à mon compte en 2017, je suis allée voir plusieurs artisans adhérents, ils m’ont tous convaincue d’y aller. 98 % de mes matériaux viennent de la COPAB. » Être adhérente lui permet, entre autres, de gagner du temps pour continuer à exercer son métier et voir la vie d’en haut. « On est un peu dans un autre monde en haut. Pour moi, chaque jour passé sur un toit est un voyage dans un pays libre. Être couvreur, c’est prendre de la hauteur pour observer la vie, celle d’en bas. Là-haut, sur le toit, un fort sentiment de liberté m’envahit. »